L’éthique des soins est de plus en plus confrontée aux défis imposés par les prouesses technologiques fulgurantes de ce début de siècle. En questionnant les répercussions de ces avancées sur les manières de prodiguer les soins et en identifiant la transformation des perceptions et des pratiques en la matière, il sera possible, et nécessaire surtout, de faire le constat de l’existant et d’envisager la mise en place de pistes pour leur amélioration.

C’est dans cet esprit que seront organisées, du 18 au 19 octobre 2024, ces journées de l’OHRES, du service de Médecine Légale du CHU d’Oran et du service de Médecine Physique et de Réadaptation du CHU d’Oran qui s’adressent à l’ensemble des chercheurs et praticiens concernés par cette thématique.

En effet, mus par la nécessité impérieuse d’offrir des soins de qualité, un droit en principe inaliénable pour chaque individu, le comportement des praticiens se fonde sur les principes d’Hippocrate : « Primum non nocere, secundum cavere, tertium sanare ». Cependant, selon les politiques de santé et les règlements propres à chaque pays, l’accès aux soins est loin d’être égalitaire et souffre souvent de disparités non acceptables.

Par ailleurs, la médecine progressant grâce à la recherche, il sera opportun d’aborder les problèmes éthiques que soulève cette science ; en particulier, d’en préciser les conditions de réalisation et les limites. D’autre part, la médecine personnalisée ou de précision, encore appelée Médecine 4P (Prédictive, Préventive, Personnalisée, Participative) ayant émergé dans les années 2000, est censée générer un grand nombre d’informations personnelles et spécifiques à chaque patient qui prennent en compte ses données génétiques, biologiques, environnementales, etc., le but étant d’en améliorer la prise en charge globale. Cette nouvelle approche de soins devra être strictement réglementée car ces données sont conservées et donc accessibles ! Le secret médical et la confidentialité, pourtant essentiels en matière d’éthique, risquent d’être sérieusement remis en cause.

Et c’est dans ce sillage que progresse l’utilisation des nouvelles technologies en médecine. Elles sont appelées à prendre une grande part en matière de diagnostic de plus en plus précis, de traitement et de suivi personnalisés. Nous débattrons également de la question de la relation médecin-patient qui trouve son rationnel dans les conditions socioprofessionnelles et environnementales ressenties par les deux parties. Les nanotechnologies, les Big Data, l’E-santé, l’IA, etc., seront aussi évoquées car elles constituent un progrès indéniable en médecine. Enfin, nous aborderons les problèmes plus proches de notre quotidien ; c’est le cas des considérations éthiques dans le cadre des soins palliatifs, de l’information du patient et du consentement éclairé.